Épilogue de la dernière campagne des municipales ? Une polémique enfle
entre le maire Colette Suzanne, médecin généraliste à Saint-Sulpice et deux de
ses confrères, les docteurs Escouboue et Legrand. Quelle en est la genèse ?
Dans une lettre ouverte à la population durant cette campagne Colette Suzanne
évoque le dossier de création d'une maison de santé «espace qui regroupe des
médecins et d'autres professionnels de santé. Le projet initial consistait à
mettre en place une maison de santé gérée directement par la commune ; ce qui
aurait permis en plus d'apporter des ressources supplémentaires à la
municipalité. J'ai donc réuni les professionnels de santé de Saint- Sulpice
pour leur exposer le projet. mais les médecins de l'autre cabinet n'ont pas
adhéré ; leurs exigences démesurées nous ont contraints à abandonner le concept
d'une structure municipale. Toutefois poursuit Madame le maire «il m'était
impossible de renoncer à cette maison de santé car seule une structure de ce
type permet de maintenir une offre de soins de qualité. De plus cela facilite
l'installation de jeunes médecins. C'est pourquoi conclut Colette Suzanne la
seule solution sera de confier la réalisation du bâtiment à un constructeur
privé. Il est nécessaire de donner cette information afin de ne pas être otage
d'un faux débat entre privé et public» conclut le maire.
La réaction des deux médecins
«Cette lettre qui nous met en cause ne pouvait rester sans réponse»
précisent les docteurs Escouboue et Legrand
qui nous adressent ce communiqué. «En mars 2013 un courrier de la mairie,
donc de notre consœur, nous invitait à une présentation d'un projet de maison
de santé pluridisciplinaire. Bien sûr nous n'étions pas les seuls, et les
différents participants (kinés, infirmières, sage-femme, orthophonistes…) ont
exprimé leurs points de vue. Pour notre activité, il était prévu deux cabinets
médicaux exigus (15 m2), sans secrétariat, sans salle d'attente…
De toute évidence, nos remarques n'ont pas été entendues et trois mois plus
tard, nous apprenions par un e-mail laconique l'abandon pur et simple du
projet. Notre consœur parle «d'exigences démesurées» ; nous serions bien
curieux de savoir lesquelles ?
Le fait est, qu'elle n'a jamais voulu être
constructive, et qu'elle s'est désengagée de façon unilatérale de ce projet
d'avenir et qu'elle n'a pas assumé, en tant qu'élue, la transition médicale à
l'échelle de notre village, avec l'ensemble des professionnels de santé locaux.
Huit mois après le projet renaît de ses cendres, et le voici devenu privé ? la
belle affaire ! mais avec qui ? Nous ne sommes pas dupes, et nous déplorons que
notre consœur ait publiquement fait preuve d'un manque de déontologie pour une
pratique électoraliste sectaire, d'un manque de cohésion et de solidarité pour
la pratique médicale de demain, en nous faisant porter la responsabilité de cet
échec».
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